Salem [Stephen King]
Stephen King a abordé de très différents thèmes de l'horreur et du fantastique. Il s'est donc évidemment adonné aux vampires dans cet ouvrage paru en 1979, une sorte de réadaptation de Dracula de Stoker selon certains.
Quatrième de couverture :
Le Maine, 1970. Ben Mears revient à Salem, s’installer à Marsten House, inhabitée depuis la mort de ses propriétaires, vingt ans auparavant. Mais très vite, il se rend à l’évidence : il se passe des choses étranges dans cette petite bourgade. Un chien est immolé, un enfant disparaît et l’horreur s’infiltre, s’étend, se répand, aussi inéluctable que la nuit quid descend sur Salem
Mon avis :
Les vampires sont actuellement à la mode avec notamment les romans Bit-Lit (genre qui ne m'attire pas d'ailleurs). Ici, rien à voir. On a affaire à de bons vieux vampires qui sortent la nuit, qui sont froids, calculateurs,méchants et discrets. Enfin la discrétion, c'est au début.
Voici un livre que j'ai lu trois fois et qui m'a enchanté à chaque fois.
Le livre se divise en trois parties.
La première partie concerne, de manière très classique, la mise en place du décor et la description des personnages. Rien encore de bien sanglant et pas d'allusions à d'éventuels vampires. Oui mais voila, le talent de King pour les descriptions fait qu'on ne s'ennuie pas du tout. Il nous dépeint donc la vie tranquille mais désabusée des habitants d'une ville du Maine, avec un tête de ligne Ben Mears, écrivain revenant à Salem pour écrire un nouveau livre.
La seconde partie concerne ni plus ni moins l'immiscion de la terreur dans les rues de la petite ville de Jerusalem's Lot. Cela se fait lentement au début, par petites touches angoissantes puis s'accélère assez vite avec la disparition d'un petit garçon qui reviendra peu de temps après de manière..différente. Cette partie nous présente également les personnages secondaires (mais néanmoins très présents et importants) du roman qui vont petit à petit admettre la réalité de ce qui sévit la nuit dans la ville. Et la mise en place d'une organisation sommaire contre ce fléau. On notera la subtilité des attaques de vampires, toujours discrètes. La ville ne s'en rendant même pas compte de manière purement consciente. En effet comment concevoir qu'un tel fléau puisse s'abattre sur nous? Les gens se calfeutrent chez soi. Et meurents. Ou pire.
La troisième partie du livre pourrait se nommer 'La confrontation'. Nul besoin d'expliciter la teneur de cette partie. Si ce n'est que cette confrontation s'engage de manière brute avec les moyens du bord. Avec des moyens humains, avec le courage et la volonté d'en finir avec ce fléau. Les scènes de cette partie sont ici très bien ficelées, rendant l'action totalement réaliste, nous faisant presque croire que par delà les ténèbres, les vampires existent. Les personnages essaient en effet d'éradiquer le fléau avec leurs armes - pour le meilleur et pour le pire - avec une sorte de rage fataliste contre ceux qui ont mis la ville à feu et à sang.
La fin est assez noire. Pas d'happy ending ici. Une fin assez mélancolique d'ailleurs, rendant presque poétique l'ouvrage de King.
Un livre à lire la nuit au coin de la cheminée. La magie de King opérera ainsi complètement.