"On m'a demandé de vous calmer" [Stéphane Guillon]
Si vous ne connaissez pas Stéphane Guillon, il s'agit d'un humoriste qui a notamment officié sur France Inter avant de se faire plus ou moins virer cet été. Par ses chroniques il dézinguait l'actualité de manière impertinente et tellement..drôle.
Quatrième de couverture :
On m'a demandé de vous calmer »
« Le patron de Radio France me propose un thé vert. Deux énormes théières trônent sur une table de réunion ovale. Je décline son offre.
" Vraiment ? Vous ne voulez rien boire ? "
S'ensuit une longue discussion sur l'humour, ses limites, ce qui est drôle, ce qui ne l'est pas...
Bizarrement ma tête bourdonne, j e repense à mes débuts, mes galères, mes premiers pas sur scène, mes premières chroniques radio, avec toujours le même but : faire rire les autres... Et puis j'entends cette phrase étrangement menaçante : " On m'a demandé de vous calmer. "
Comme si quelqu'un venait de siffler la fin de la récré. »
S. G.
Mon avis :
Ce livre reprend donc les meilleurs chroniques de Guillon pour l'année 2008-2009 au temps où il officiait encore à France Inter.
J'aimais déjà beaucoup le personnage et j'écoutais quand je pouvais ses chroniques, et j'ai donc acheté ce livre même si le prix (18e) est quand même un peu refroidissant!
Mais j'ai vraiment bien fait car ces chroniques sont vraiment extras et je me suis marré tout le long.
L'énorme point positif est qu'il dézingue TOUTE la classe politique sans distinction. La droite et la gauche y passent de manière vraiment égale, il n'est pas partisan et c'est vraiment un plus.
Guillon a d'ailleurs eu des problèmes avec certaines de ses chroniques notamment sur Dominique Strauss Kahn du fait de son petit problème extra conjugal avec une secrétaire du FMI (Mais qui peut le blâmer? :) ). Ces chroniques étaient en effet jugées trop attentatoires à la dignité de DSK.
Il a eu le même problème notamment pour Martine Aubry qu'il a sévérement taillé en lui donnant le doux sobriquet de "petit pot de tabac" si je me souviens bien. Mais la 1ère secrétaire du PS ne s'en est pas offusqué et a déclaré que la satire était signe que la démocratie était en bonne santé. A noter que Jacques Chirac avait déclaré la même chose pour les Guignols de l'infos. Eh oui cela change d'une certaine personne qui ne peut s'empêcher de censurer tout ce qui bouge, mais passons.
Peut on rire de tout? Personellement je suis partisan du oui. Cela fait partie de la liberté de ton et d'expression.
Le licenciement (enfin plutôt le non renouvellement de contrat) de Stéphane Guillon et de Dider Porte de France Inter a d'ailleurs suscité un tôllé, l'indépendance du Président de Radio France étant remise en cause. Enfin ce qui est sûr c'est que l'indépendance des médias n'a pas augmenté depuis ces dernières années. (Bientôt le télécran?)
Enfin pour en revenir au livre (J'ai tendance à m'égarer je crois), passer de l'oral a l'écrit n'est pas chose facile mais ici c'est brillamment réussi. Le ton spontané étant d'ailleurs totalement conservé.
Enfin bref, si vous aimez Guillon ou si vous avez tout simplement l'esprit cynique et que vous aimez les Guignols de l'Info, lisez le.
Quelques extraits :
"Mais attention, on trouve aussi des trucs rigolos le 27 avril : Journée Mondiale des secrétaires et des adjointes administratives. C'est la journée préférée de DSK"
"Cette semaine, le magazine Gala nous dévoile la vie intime du couple : "Il est 7 heures, Paris s'éveille, les Sarkozy n'ont plus sommeil." Un article signé Candice Nedelec, une des grandes plumes de demain. "Le Président et sa douce s'extirpent des limbes." Vous voyez? Vous et moi on bâille, on râle, on a une haleine de bouc. Carla et Nicolas s'extirpent des limbes..Tout la différence est là!"
[Au sujet de Sarkozy qui a viré le préfet de la Manche après les problèmes de sécurité à Saint lô]
"D'abord ce n'est pas la première fois que le Président vire un haut responsable, ce fut le cas en Corse suite à l'invasion du jardin de Christian Clavier. Là aussi on a crié au scandale et aujourd'hui on s'aperçoit que les plantes de l'acteur n'ont toujours pas repoussé et qu'on a eu raison d'être ferme!"