Je suis une légende [Richard Matheson]
Quatrième de couverture :
Chaque jour, il doit organiser son existence solitaire dans une cité à l'abandon, vidée de ses habitants par une étrange épidémie.
Un virus incurable qui contraint les hommes à se nourrir de sang et les oblige à fuir les rayons du soleil... Chaque nuit, les vampires le traquent jusqu'aux portes de sa demeure, frêle refuge contre une horde aux visages familiers de ses anciens voisins ou de sa propre femme. Chaque nuit est un cauchemar pour le dernier homme, l'ultime survivant d'une espèce désormais légendaire.
Mon avis :
Il est 4H15 du matin et je viens de finir le très bon I am Legend de Matheson (le titre en VO sonne mieux). Une douce sensation m'envahit : la plénitude causée par le fait d'avoir lu un très bon livre.
Ecrit en 1954, Je suis une Légende est un livre de Science-Fiction dans lequel l'humanité se retrouve décimée par un virus. Robert Neville y a pourtant échappé. Sa femme et sa fille n'ont pas eu cette chance.
Robert Neville se retrouve donc seul. Enfin pas exactement. Chaque nuit, des hommes contaminés par le virus entourent sa demeure barricadée dans l'espoir qu'il sorte afin de le mettre en pièces. Ces homme sont assoiffés de sang et ont peur du soleil et des gousses d'ail. Ce sont des vampires.
On suit alors sa solitude et sa lutte pour survivre, tout cela avec la plume efficace et viscérale de Richard Matheson.
Trois points m'ont particulièrement plu ici.
1) Le récit est très empathique et on fait bien plus que de se mettre à la place de Robert Neville. Ses espoirs, ses obsessions et ses peurs deviennent les nôtres dans ce monde complètement ravagé. Mais c'est surtout sa solitude qu'on ressent dans nos tripes. Celle ci est magistralement transmisme par Matheson.
Neville flirte avec l'alcoolisme et la folie tout en gardant son instinct de survie malgré que la résignation le gagne peu à peu. Il garde le cap tant bien que mal et va tenter de comprendre ce qui a fait que l'humanité a été détruite.
2) Il va en effet à chercher à rationaliser le vampirisme ambiant. Novice en matière scientifique, cette quête de la connaissance va donner un certain sens à son existence et j'ai particulièrement apprécié cet aspect là. Il revisite en effet le mythe classique du vampire des Carpates sous un angle rationnel, ce qui aboutit à rendre tout cela plus réaliste. Et à faire froid dans le dos, inévitablement.
3) La fin est bluffante. L'avenir de l'humanité y trouve un dénouement original et le titre du livre prend ici tout son sens. J'ai versé une larme au fur et à mesure que la plume de Matheson atteignait son paroxysme de profondeur dans ce final en apothéose. Le renouveau n'est pas toujours là ou on croit. Cruelle ironie.
'La boucle est bouclée'.
Il est difficile d'en dire plus sans spoiler cette nouvelle de 227 pages. Mais lisez le, vous ne perdrez pas votre temps.